Suite et fin d' une intervention qui m'a valu des dizaines et dizaines de réponses... pas toujours sympas. Mais j'aime bien. Il parait que je devrais avoir honte de défendre le capital. De me défendre moi-même. Ce que je sais, ce que j'ai vécu, c'est que sans la multinationale personne en avait rien à battre de Mano Solo. Je me souviens avoir joué pendant un mois à la cave Po de Toulouse en 92, tout seul parce que la Marmaille Nue venait de spliter, devant ... deux personnes chaque soir, qui la plupart du temps étaient plus gênés que moi de cette solitude sur le gradin. Pourtant chaque nuit après le concert je passais des heures a coller mes affiches bleues comme un acharné, on pouvait pas les rater. Combien de dizaines et dizaines de concerts au Tourtour pour toujours les mêmes potes qu'on supporte plus tellement c'est autre chose qu'on voudrait voir dans la salle. Pendant des centaines de concerts j'ai attendu le public. Pis tout à coup toc, une signature dans une major, pis tout à coup, toc l'Olympia rempli a raz-bord de gens pour enfin écouter mes chansons.... Bin ouais, on m'avait vu en télé, on m'a entendu en radio. Alors mes chansons je les écris pour quoi? Bin pour qu'elles soient écoutées, par le plus grand nombre. Parler a des potes ou à des convaincus sectaires, ça n'a jamais été mon ambition. Voila ce que c'est pour moi la Warner, l'assurance d'une pénétration dans la société civile. J'ai jamais éssayé de séduire un petit label, j'ai toujours voulu la grosse machine, toujours voulu le gros micro. Et vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point j'ai savouré ma réussite. Ca en deçoit beaucoup qui auraient absolument voulu que je sois quelque chose de pur et complètement désinterréssé, pour qu'ils puissent me cultiver égoïstement dans leur petit jardin secret. On m'a collé tous les drapeaux, de l'anarchisme au communisme révolutionnaire, de porte parole du sida, porte parole de toutes les désesperances... Alors que je n'ai cessé de repeter sans relache que la révolution que j'exprime n'est que la miène, face à l'adversité, et que je n'ai que ça à offrir comme exemple de société: ne pas se prendre pour de la merde. Je n'ai pas comme certains millionaires bati ma carriére en collant des étoiles rouges plein mes pochettes... Le malentendu entre moi et une partie de mon public vient aussi du fait qu'il n'a pas compris que l'univers que je chante dans mes premiers albums, n'est là que pour que je m'en débarrasse. Il y a toute une frange de gens qui n'ont pas compris que je n'ai fait que dénoncer cette vie, pour ne plus la vivre. La preuve, ces centaines de mails encore aujourd'hui, qui voudraient "connaitre mon rade préferé pour venir se prendre une cuite ensemble"... La premiere chose que j'ai fait en gagnant de l'argent c'est d'abandonner mon bateau pourri, sans chauffage, sur lequel je vivais depuis sept ans. Et je me suis pris un trois pieces, chauffage et surtout... salle de bains. Bin je dois vous dire que je regrette pas du tout!!! Alors je dis ca pour enerver certains, mais dès le debut vous m'avez embourgeoisé, et je vous en remercie! |
Trêve de foutage de gueule. Bin oui je défend la maison de disque. Bin oui je défend mon steak. Pour moi là c'est pas une question de tunes parce que pour tout vous dire Les Animals je touche pas un centime dessus car je rembourse mes dettes. Bin oui, un type comme moi n'obtient aucun crédit dans une banque. T'façons c'est plus interressant d'emprunter à la maison de disque qui considere ça comme une avance et ne prend donc pas d'agios.
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