06-10-2008

De la presse française et du parcours de F. Ruffin.


Invités

François Ruffin

Description

Écrivain, collaborateur au Monde diplomatique, journaliste au journal Fakir à Amiens.
Réflexion sur le métier de journaliste en rapport avec son premier livre "Les Petits Soldats du journalisme". Information de plus en plus standardisée, reprise permanente des dépêches AFP.
Retour sur son expérience à l'école de journalisme, où l'on apprends plus à être de bons petits soldats qu'à avoir de la réflexion sur le métier, il faut apprendre à fermer sa gueule et faire du marronnier en permanence.

Retour sur son premier livre, vendu à environ 18 000 exemplaires. Information représentative de la mise intellectuelle du journalisme. Métier de + en + bête alors que le niveau d'entrée à l'école de journalisme est de + en + élevé. Formation axée sur ce que souhaitent les médias qui siègent au conseil d'administration et qui vont les recruter à la sortie.
Plus un cours de marketing que de journalisme. La presse ne va pas bien car elle est de plus en plus indolente et paresseuse, se contentant de recopier l'information des autres avec toujours les mêmes commentaires et les mêmes débats, quelque soit la plateforme. Pas d'application véritable de l'ordonnance de 1945 qui interdit pourtant à la base qu'un propriétaire possède plusieurs journaux. Dans les années 80, la privatisation de TF1 a fait basculer l'information dans le commercial. Presse complètement à la botte du système capitaliste quelque soit le parti politique au pouvoir.

Retour sur la carrière de F. Ruffin qui a changé d'édition après son 1er livre car le second ne leur plaisait pas et qu'il ne voulait pas le raccourcir ou autre. Discussion autour de son 3ème livre "La guerre des classes". Citation de Warren Buffet qui dit que la guerre des classes est remporté par les plus riches, car il y a de plus en plus d'inégalités sociales. Dégradation de la vie des salariés et augmentation de la rentabilité des capitaux depuis 20 ans. Tout se résume en un seul chiffre : 9.3 %, c'est la part du PIB qui est sortie de la poche des salariés pour aller dans celle des actionnaires. Cela représente environ 170 milliards par an, alors que le déficits des retraites représente environ 5 milliards par an et celui de la sécurité sociale 12 milliards par an. Si il n'y avait pas eu se glissement vers la poche des actionnaires, nous n'entendrions même pas parler de ces déficits ! C'est 9,3 % sont "créés" par des suppressions de postes malgré des entreprises bénéficiaires, la stagnation des salaires, le recours à l'intérim ou au CDD, la suppression de certains remboursements sécurité sociale, la diminution des retraites, le fait de travailler plus longtemps pour le même montant de retraite. La guerre des classes est gagné par les riches car elle est à sens unique, il n'y a pas de révolte des peuples, pas de remise en cause profonde du système. Plus de parti politique pour réellement mener cette guerre des classes. Déformation du mot réforme qui à l'origine était plutôt employé par les syndicats pour améliorer les conditions de vie et de travail. Depuis les années 80, ce mot à changer de sens. Rappel des titres des 3 livres, annonce du programme de l'émission suivante.

Références

F. Ruffin chez Eyrolles

Programmation musicale

Sex PistolsPretty Vacant11'56
Iggy PopI snub you30'44