AUTOMNE

DEHORS LES ARBRES SONT NUS
À LEUR PIED LEURS VETEMENTS JAUNIS
MORTS D'UNE SAISON À TROP VERDOYER
DEHORS LE VENT REPREND SA PLACE
DISTILLANT SON AVANT GOUT
DES GLAÇONS QU'IL TRIMBALERA DEMAIN
MAIS DÉJÀ IL PERCE LA PEAU
VIOLANT MA MAISON PLEINE DE TROUS
IL Y FOUILLE CHAQUE RECOIN
POUR Y REMUER LES STRATES
DE L'HUMUS DU TEMPS
LES DECHETS D'HISTOIRES HUMIDES
EN SUSPEND DANS L'AIR TOURBILLONANT
SE COLLENT À MON CORPS ET PENETRENT MES YEUX
ET JE ME SOUVIENS
QUE LE VENT D'AUTOMNE N'EST QUE LA MAIN DE MON PERE
JE SUIS LE FILS DE L'HIVER
ET JE FAIS DU FEU
ET JE LUI PARLE
HEY TOI SAIS TU QUI JE SUIS
SAIS TU QUE LA NUIT M'A PRIS
POUR TEMOIN DE L'ENNUI.